Ce qui est sympathique lorsqu’on écrit un livre, c’est toutes les sursprises associées. Par exemple, je découvre aujourd’hui l’existence de cette photo de mon cahier de l’admin Debian. C’est plutôt insolite…

Combien d’entre vous ont lu mon livre sur la plage ? 🙂

Oyé braves gens, pour faire suite à mon précédent message sur la concurrence à mon livre, j’ai acheté un des livres déjà présents dans les bacs. Pour ne pas lui faire de (contre)-pub je ne le cite pas mais c’est un pavé traduit de l’allemand par CampusPress. Ce nouveau livre est une preuve supplémentaire de la popularité croissante de Debian… à ce titre il y a tout lieu de se réjouir de voir d’autres livres apparaîtrent sur le sujet. Mais je ne peux m’empêcher de faire une petite comparaison avec mon livre.

Allons directement à la conclusion : mon cahier de l’admin n’a pas à rougir de la comparaison !

Le concurrent couvre quelques thèmes en plus que mon livre mais pas tant que cela compte tenu de l’impressionnante différence en épaisseur. En effet, il y a vraiment des passages où cela fait remplissage : des pages de copier/coller de quelques courriers électroniques « historiques » (premières annonces de Linux, de Debian, le célèbre Linux is obsolete d’Andrew Tannenbaum, etc.), deux pages sur la commande date dont 1,5 page correspondant à la sortie de date --help, et quelques sections bourrées de copies d’écran. Je ne cite que cela comme exemple, mais il copie quasi-systématiquement les messages d’aides des commandes … les pages défilent vite ainsi !

La recherche de l’exhaustivité frise le ridicule parfois, ainsi dans le chapitre sur APT il a voulu traité de tous les utilitaires apt- et il a donc écrit des paragraphes sur toutes les commandes y compris apt-extracttemplates qui n’a absolument aucun intérêt pour personne. Ce programme est employé pour extraire les interactions debconf avant l’installation du paquet proprement dit afin que les questions puissent être posées par APT avant que le paquet soit installé. Le programme n’est jamais employé par l’utilisateur final. Le livre mentionne donc ce programme inutile mais en plus il n’explique pas son rôle (que je viens de donner) et se contente de reprendre l’explication de la page de manuel.

Dans l’ensemble le niveau de la traduction a l’air correct, je n’ai trouvé qu’une seule capture d’écran qui n’a pas été refaite (et qui est donc en allemand) même si un certain nombre de ces captures ne sont pas à jour (le chapitre sur le courrier électronique montre evolution 1.4 alors que la version 2.0 est dans sarge depuis bien longtemps). J’ai bien relevé quelques grosses coquilles … je ne sais pas s’il s’agit d’erreurs de traduction ou si l’auteur s’est trompé. De même, le chapitre sur l’installation a des captures d’écran traduites mais prises avec un appareil photo numérique et la qualité des prises de vue laisse à désirer (parfois floues, parfois mal cadrées, souvent difficiles à lire à cause d’un mauvais contraste). Surement que le traducteur ne savait pas comment faire pour faire des captures de bonne qualité (solution: lancer l’installation dans un émulateur comme qemu).

Un des points (positifs?) qui le différencie de mon livre est qu’il est moins orienté « administrateur » et il cite donc bien plus d’applications destinées à un usage bureautique et/ou familial.

Bref, j’ai passé en revue les points négatifs qui me sont directement apparus mais je ne l’ai pas (encore) lu en détail … la majorité de ce qui est dit est tout de même juste et je suis certain que le livre peut rendre des services à des lecteurs mais pour 15 EUR de moins, vous avez un livre plus concis et plus centré sur les besoins de l’utilisateur.

À bon entendeur, salut !

Ca fait moins d’un an que mon livre est sorti, mais son succès suscite des convoitises… ou plutôt la loi du marché pousse les éditeurs concurrents à investir le créneau puisque justement il semble qu’on puisse gagner de l’argent avec des livres sur Debian.

Effectivement, le cahier de l’admin Debian est un succès indéniable qui a dépassé toutes mes attentes. On m’avait prévenu que les livres techniques informatique se vendaient peu : 2000 exemplaires/an était un score habituel et que seuls quelques livres arrivaient à tirer leur épingle du jeu pour atteindre jusqu’à 10000 exemplaires par an. Avec près de 6000 exemplaires vendus (toutes éditions confondues) depuis octobre dernier, mon livre se posititionne plutôt très bien. Un «best-seller Eyrolles» d’après mon éditrice.

Dans ces conditions, je suis tenté de croire que je pourrais vivre des revenus du livre … pour me consacrer à ce que j’aime faire : travailler pour Debian. Sauf que pour vivre avec mes simples droits d’auteur, il faut au moins atteindre le chiffre des 10000 exemplaires annuels. Comme en plus la concurrence arrive, cela va devenir de plus en plus difficile. Dernier détail pratique: les droits d’auteur d’une année complète sont payés au milieu de l’année qui suit…. donc il faut un peu de patience avant de profiter des retombées du livre. 🙂

Revenons rapidement sur la concurrence: j’ai recensé au moins 3 concurrents (déjà sortis ou qui sont prévus pour bientôt). Parmi eux, il semble que deux des livres soient des traductions de livre allemand… c’est plus rapide de traduire quelque chose d’existant que de faire écrire un livre original par un francophone. Mais aucun des trois auteurs n’est développeur Debian et je crois que cela me donnera toujours un avantage.

En tout cas, il est certain que je vais persévérer dans cette voie et que je continuerai de mettre à jour mon livre tant que les gens l’achèteront ! Merci encore à tous mes lecteurs.