Apparemment RedHat a décroché un gros contrat avec le ministère de l’éducation nationale et cette distribution équiperait près de 2500 serveurs en France.
D’un autre côté, aux dernières nouvelles, les ministères de l’Intérieur et de la Défense employaient plutôt Debian (avec notamment le déploiement en masse par la gendarmerie de OpenOffice d’abord sous Windows puis sous Debian).
En googlant, j’ai quand même réussi à trouver que Mandriva équiperait les serveurs du ministère de l’Agriculture. En tout cas, force est de constater que Mandriva n’arrive pas vraiment à s’imposer sur les serveurs (même en France!) et que sa reconversion vers un business de services n’est pas réellement convaincante. Il n’est pas rare que les solutions déployées par leur branche « offre professionnelle » soient basées sur du Debian (et pour une société de service — même affiliée à un éditeur — il n’y a pas de mal à cela, c’est tout à fait légitime d’employer la solution la plus adaptée au cas de chaque client).
Pourtant, il est amusant de faire le parallèle entre Mandriva et Ubuntu, les deux ont connu un engouement très important à leur lancement parce que leur politique est (ou a été) de simplifier l’accès à Linux au grand public. Les deux ont monté plus tard des offres « serveurs ». Au final, Mandriva vivote et Ubuntu prospère.
Bien sûr, on ne sait rien de la santé financière de Canonical (la société derrière Ubuntu) et bien sûr Mark Shuttleworth a injecté 10 millions de dollars pour permettre à Ubuntu d’exister. Mais d’un autre côté, Mandriva a eu des millions d’euros également entre les levées de fond à l’époque des start-ups puis de son introduction en bourse. Mais là où Canonical a commencé avec peu de développeurs (20 à 30 à tout casser), Mandriva a rapidement consommé l’argent levé.
En fin de compte, je reste persuadé que Mandriva aurait pu connaître un autre sort si elle s’était basée sur Debian. Pas besoin d’inventer « cooker », Debian sid était déjà là. Et au moins, elle aurait eu de réels arguments pour se différencier de RedHat ou SuSe sur le marché des serveurs… d’ailleurs, Gaël Duval — co-fondateur de Mandriva — travaille désormais sur Ulteo, un projet basé sur … Kubuntu !
Michael says
Il faut aussi voir que Mandrake a commencé à une époque ou le seul browser potable était netscape, ou il n’y avais pas de suite bureautique libre sous linux, ou l’idée même d’avoir de la 3d sous linux n’était qu’un reve.
Quand au nombre de dev, la r&d de mandriva n’a pas du dépasser les 30 personnes non plus. 30 personnes, c’est assez énorme pour faire une distribution, quand on voit que slackware marche avec 1 personne, et que gael duval veut revolutionner le monde avec une équipe à tout casser de 5 personnes ( enfin si ça sort un jour, ça fait un bout de temps qu’on attends la beta ).
Buxy says
Tout à fait, ce n’est pas évident de faire une comparaison alors qu’il y a 5 ou 6 ans d’écart entre les deux projets. De même Debian n’était sûrement pas aussi intéressante comme base à l’époque (pas de debian-installer, c’était encore les « boot-floppies »).
Il n’en reste pas moins que Mandriva a fait l’erreur de beaucoup de start-ups de l’époque et a essayé de grossir trop vite. Je ne me souviens plus des chiffres mais l’effectif de Mandriva a rapidement dépassé les 100 personnes alors que le chiffre d’affaire restait relativement faible…
On ressent là aussi une différence entre une société créee pendant la bulle par un jeune entrepreneur (Gaël Duval) et une autre autre créée après par quelqu’un qui a eu du succès pendant et qui a déjà une solide expérience de « dirigeant » (Mark Shuttleworth).
frenchbigdog says
Complètement d’accord avec vous. 🙂
Eon says
D’accord avec les commentaires. Debian n’était peut être pas aussi intéressante au moment où Mandrake s’est lancée. D’ailleurs, n’est ce pas le meme Gael Duval qui a choisit de se baser sur Rehat?
Aujourd’hui le problème est autre à mon sens. Mandriva livre un très bon produit mais n’arrive toujours pas à faire des bénéfices dessus. Ce n’est pas lié à la qualité technique de la distrib mais à la direction commerciale de la société.
On sait d’ailleurs par expérience que ce n’est pas forcément le meilleur produit qui fait le plus de bénéfice (pour n’en citer qu’un : Windows….). Ubuntu semble jouer la carte d’une forte présence médiatique (gratuité, bcp d’utilisateurs) afin de récupérer mécaniquement des clients (on conseille toujours la distrib que l’on utilise ou celle dont on voit le nom partout). Mandriva n’a pas de stratégie commerciale pour se nicher entre les grosses boites à support (Red hat), la distrib communautaire pour averti (Debian) et le produit gratuit à tout faire (Ubuntu), voir le produit qui fait ami-ami avec Windows (Novell).
n says
« Il n’est pas rare que les solutions déployées par leur branche “offre professionnelle” soient basées sur du Debian »
Je pense que tu exagères beaucoup la. Tu parles sans doute de solutions déployées basées sur Debian qui viennent de Linbox, une societé racheté par Mandriva recement et qui utilisait principalement des Debian. Mais changer de distrib ne se fait pas en 2 jours, il faut apprendre à utiliser la nouvelle, et surtout repackager les logiciels dessus, ce qui prend un peu de temps.
« En fin de compte, je reste persuadé que Mandriva aurait pu connaître un autre sort si elle s’était basée sur Debian. Pas besoin d’inventer “cooker”, Debian sid était déjà là. »
Oui et pas besoin d’inventer Debian, puisque Slackware ou Yggdrasil étaient deja la. Et sinon non, je ne pense vraiment pas que se baser sur Debian plutot que Redhat aurait changé grand chose.
Sinon Mandriva n’a peu etre pas encore un très grand succès commercial, mais on peut tout de meme esperer que les choses s’amelliorent à l’avenir :
http://blog.mandriva.com/2007/08/27/is-that-light-at-the-end-of-the-tunnel/
Kagou says
Je partage les points de vue exprimés ici. Mandriva n’a pas l’éclat qu’il devrait avoir (et je le regrette) avec toutes les années d’existence de cette distribution. Ce qui pour moi à tout cassé (à tort ou à raison) est la mise en place d’une communauté payante (c’est du moins ce jour là que j’ai testé Debian… 😉 ). Ce jour là j’ai le sentiment qu’ils se sont coupé du reste du monde et sans cette base comment peut on rester entre 2 eaux (utilisateurs/professionnels) sans avoir les reins costauds ? Ils semblent avoir compris ce problème est ils remettent l’accent sur la communauté. Est ce trop tard depuis qu’Ubuntu est là ? Je ne sais pas, mais comme dit Buxy, s’ils étaient basé sous Debian je pense aussi que la situation ne serait certainement pas la même, de la à penser que c’était une erreur stratégique à l’époque…
Imaginez que le temps passé à développer des outils pour une base redhat , ils l’aient fait sur Debian… Je regrette fortement que ce ne soit pas le cas :p
Buxy says
Si ! C’est pour cela justement que je mentionnais ce choix. On peut y voir de sa part soit une reconnaissance de la supériorité de Ubuntu sur le marché grand public soit carrément l’acceptation que le choix de créer Mandriva comme une distrib dérivée de Redhat n’était pas le bon choix à l’époque.
Quant à la qualité du produit, je suis bien incapable de juger, ca fait très longtemps que je n’ai plus utilisé de Mandriva. Mais à l’époque où j’ai travaillé sur la création d’une distribution Debian Edu j’avais regardé les sources de l’installateur Mandrake dans l’espoir de l’adapter à Debian et ce n’était pas très beau à voir (du perl imbitable alors que c’est un langage que j’apprécie en général), j’ai finalement préféré me baser sur le debian-installer qui n’était encore qu’embryonnaire.
Vous avez raison sur l’aspect positionnement commercial, Mandriva n’a pas su se démarquer en tant qu’éditeur d’une distribution et survit tant bien que mal en vendant des services et en travaillant sur des projets de recherche (financés par des ministères et par l’Europe).
Michael says
On peut aussi voir le fait de se baser sur Ubuntu comme une volonté de se demarquer de Mandriva d’une part ( si j’était méchant, je dirait même comme une façon de saper un peu plus la distro ), et comme une façon de reprendre l’aura de Ubuntu afin de lancer sa futur activité commercial.
On ne peut aussi que s’interroger sur le choix de ubuntu face à debian comme base pour Ulteo.
Defendre l’argument de « ubuntu est plus facile à étendre que debian » sur ce blog ne serait que du troll pur et simple, et que je sache, debian a fait beacoup d’effort en terme de facilité d’usage, surtout quand on compare à un produit ayant moins les faveurs de Canonical comme Kubuntu.
Buxy says
Je réponds à « n » qui a posté son commentaire depuis l’adresse IP nommée « office-abk.mandriva.com ». 🙂
Non, je me réfère à des discussions que j’ai eu avec Stéphane Mariel à Solutions Linux 2005 donc bien avant le rachat de Linbox. Ceci dit il est possible que les nombreux développements internes qui ont eu lieu depuis lors aient changé la donne et que Mandriva ait de moins en moins recours à Debian.
Pascal says
L’annonce du gros contrat de RedHat est recente mais le contrat en lui même est très vieux.
Quand je travaillais dans l’éducation nationale il y a 3 ans et demi, ils avaient déjà choisi RedHat pour les serveurs des académies mais ça leur posait des problèmes donc la migration n’avait pas commencé (le principale étant que la solution retenue pour les applis web a faire tourner dessus était du tomcat et que installer tomcat leur faisait perdre le support pour lequel ils avaient choisi RedHat, à moins de payer très cher pour le faire certifier avant).
Pour info, au même moment, l’éducation nationale proposait des Mandrake modifiées par une équipe du rectorat de Dijon comme serveurs pour colleges et lycées (et ce depuis des années). Cette équipe travaille maintenant depuis un ou deux ans a porter leur travail sur Ubuntu, mais rien n’est encore sorti donc des milliers de serveurs dans les etablissement tournent encore actuellement sous Mandrake (et de nouveau sont installés régulièrement).
Pascal says
Pour ce qui est de se baser sur Debian, je ne vois pas à quoi il faisait référence (et pourtant j’étais dans son équipe).
Buxy says
Pascal a dit :
Tu fais référence à EOLE je suppose: http://eole.orion.education.fr/
Mais est-ce que Mandriva assurait un support ou quelque chose sur ces serveurs déployés ? Ces installations c’est bien pour la notoriété mais si cela ne rapporte rien au CA cela ne change pas grand chose à la fin.
Buxy says
Michael a dit :
🙂 Et pourtant, le business modèle de Canonical avec Launchpad est précisément de permettre à des sociétés de créer facilement des distributions personnalisées de Ubuntu pour leurs grand déploiements et de faciliter la mise à jour de ces distributions. Et à mon avis, ils commençent à sérieusement s’en approcher. C’est plusieurs années-hommes qui ont été englouties dans Launchpad et cette infrastructure fait désormais beaucoup de choses.
C’est certain. Mais ce n’est pas le seul critère qui rentre en compte lorsqu’on décide de se baser sur une distribution ou une autre.
Pascal says
Oui c’est certain qu’EOLE ne rapporte rien (ils ont essayé il y a longtemps, ils avaient payé pour avoir du support de Mandrakesoft, mais ca ne s’est pas super bien passé vu ce qu’était le support à l’époque), je signalais juste ça au passage vu que personne n’a jamais communiqué dessus…
Michael says
C’est amusant de parler de Launchpad et d’Eole, alors que Eole n’utilise pas du tout Launchpad, mais préfere avoir sa propre infrastructure.
Launchpad n’est qu’un sourceforge différent, et j’ai pas le sentiment que ça facilite tellement les dérivés. Bien sur, avoir ce genre d’infra facilite les projets externes, mais il y a deja gna, berlios, sourceforge, savanah, et une tonne de petit sites à gauche et à droite, ou les infra comme celle de gnome, de kde, pour les projets apparentés.
Dans la mesure ou Launchpad ne rapporte pas d’argent directement à Canonical, et que les rares tentatives de vente sont pas couronnés de succés, je voit pas trop le business modéle autour.
Exemple, je sais que Canonical voulait revendre l’accés à certaines parties, comme l’accés à MOM ( jerg o’ matic , http://merges.ubuntu.com/), l’outil de gestion des merges de patch, au dire d’un membre ubuntu francophone; Le revendre à d’autres distros, ou à des compagnies qui veulent faire un dérivé.
Mais comme un clone libre existe maintenant ( écrit par l’equipe de ubuntu-classroom-fr, dispo sur un site que je ne retrouve pas ), c’est rapé. J’ai pas l’histoire exact, mais je pense que zic ( http://doc.ubuntu-fr.org/utilisateurs/zic ) se fera un plaisir d’expliquer tout ça, ainsi que la réaction de Canonical.
Zic says
> Dans la mesure ou Launchpad ne rapporte pas d’argent directement à
> Canonical, et que les rares tentatives de vente sont pas couronnés de
> succés, je voit pas trop le business modéle autour.
> Exemple, je sais que Canonical voulait revendre l’accés à certaines
> parties, comme l’accés à MOM ( jerg o’ matic ,
> http://merges.ubuntu.com/), l’outil de gestion des merges de patch, au
> dire d’un membre ubuntu francophone; Le revendre à d’autres distros, ou
> à des compagnies qui veulent faire un dérivé.
>
> Mais comme un clone libre existe maintenant ( écrit par l’equipe de
> ubuntu-classroom-fr, dispo sur un site que je ne retrouve pas ), c’est
> rapé. J’ai pas l’histoire exact, mais je pense que zic (
> http://doc.ubuntu-fr.org/utilisateurs/zic ) se fera un plaisir
> d’expliquer tout ça, ainsi que la réaction de Canonical.
Effectivement, MoM (Merge-o-Matic) http://merges.ubuntu.com/ était destiné a être vendu (plutôt loué) par Canonical à d’autres distros GNU/Linux qui se basent sur une base Debian.
Pour ce faire, MoM était donc propriétaire, tout comme l’infrastructure Launchpad (qui, pour répondre aux autres commentaires, est bien plus qu’une forge).
Cependant, l’équipe de développement française (#ubuntu-fr-classroom@Freenode) a eu l’idée de développer un MoM évolué, plus pratique, avec une interface.
Ils ont eu la bonne idée de releaser DaD (jeu de mot :)) comme un logiciel libre.
De plus en plus de MOTU (les « maîtres » du dépot communautaire Ubuntu) ont appris l’existence de DaD, un MoM évolué, et qui plus est, libre, beaucoup ont fait un choix définitif : utiliser DaD.
Ce qui a donné matière à réflexion lorsque le sujet a été abordé au Conseil de la Communauté.
Le choix de Canonical a été de garder le système interne MoM, et de prendre une partie du projet DaD => l’interface. (L’interface n’est aujourd’hui toujours pas incluse à MoM …)
Ce qui fait au final, au lieu d’avoir 2 projets dont un qui se fait rejeter, et un *complètement libre*, on se retrouve avec un outil 50% libre/50% privateur.
Canonical touchera donc de l’argent grâce à MoM.
Ensuite, pour compléter ce que j’ai dis plus haut à propos de « Launchpad n’est pas simplement une forge », effectivement, bien que propriétaire, Launchpad est un excellent outil, et nous ne cherchons donc pas à en faire un fork libre comme DaD.
Launchpad n’est pas qu’une forge => le dernier exemple du PPA est un bon exemple.
Launchpad est plutôt l’infrastructure de gestion technique de Canonical, conçue d’abord pour Ubuntu, puis pour les autres projets qui s’y inscrivent.
Launchpad propose ainsi une gestion des projets, un bugzilla, un gestionnaire de version maison (Bazaar, qui est un projet de Canonical libre), une gestion des traductions, une sorte de forum, et tout cela est *intégré* et communique.
Et bien sûr, le récent PPA.
Comme je l’explique par la suite, je ne suis pas « pour » la philosophie de Canonical, mais Launchpad reste néanmoins la meilleure forge que j’ai pu tester.
(Pour donner un exemple, l’intégration totale entre tous les outils proposés est excellente ! Il n’ s’agit pas d’une simple forge, avec des modules …)
Pourquoi un Launchpad propriétaire ? Je ne vais pas défendre le point de vu de Canonical, puisque je ne l’approuve pas, mais j’essaye de le comprendre : Canonical voudrait que Launchpad reste seul et unique, afin de ne pas voir plusieurs Launchpad sur le net, et pouvoir tout centraliser.
Cependant, comme la communauté hurle depuis pas mal de temps, la décision a été prise de libérer module par module … Il en existe d’ailleurs déjà quelques un sous GPL.
Pour conclure, Canonical compte donc principalement emmagasiner de l’argent via le support commercial, et en « louant » quelques outils comme MoM, ou tout récemment, Landscape (http://canonical.com/landscape).
Il y a aussi eu récemment un Canonical Shop d’ouvert, j’ai bien dis Canonical Shop, et non Ubuntu Shop, l’achat de T-Shirt, Mug, & cie sera donc de l’argent donnée à Canonical, et non comme avant ou la marchandise passait par Café Press.
Cela va t-il marcher ? L’avenir nous le dira, tout ce qu’on en sait, c’est que Mark/Canonical ne laisse transparaître aucun problèmes, bien au contraire …
Zic says
J’ai oublié le plus important : http://dad.dunnewind.net/
Denis says
Etes-vous bien sûr que Linux aurait avancé aussi vite sans Mandriva et Ubuntu, deux distributions de prédilection pour le poste client qui nous permettent enfin après de nombreuses années de proposer des alternatives réelles à Windows ?
Je suis toujours surpris de la culture de l’entre-soi de la « communauté Debian »… à l’image du reste du monde. Votre billet est là pour nous le rappeler au cas où nous oublierions les raisons pour lesquelles la majorité des Linuxiens n’ont pas choisi Debian. L’identification à un nom, à une marque reste de mon point de vue parfaitement insignifiante. Elle finit par nous faire perdre ce que nous avons de plus précieux : notre libre arbitre.
Buxy says
Denis, je crois qu’il y a mésentente, je n’ai rien contre Mandriva ni contre Ubuntu, bien au contraire. Toutes les deux ont largement contribué à simplifier Linux pour les néophytes et certains de leurs développements ont bénéficié à tous, Debian y compris.
Mon article avait pour vocation de s’interroger sur les raisons qui font que Mandriva a perdu de son éclat, et sur les difficultés de la société commerciale Mandriva, rien de plus, rien de moins.
Il est trop facile de classer tous les Debianistes dans une sorte de « secte extrémiste ». Il est certain que Debian est une des distributions les plus exigeantes en terme de liberté et à ce titre on y retrouve aussi des personnages plutôt extrémistes.
Et je ne crois pas que le choix « basé sur Redhat ou basé sur Debian » relève simplement de l’identification sans conséquence sur la qualité technique de l’ensemble. Pour finir, je ne vois pas en quoi le libre arbitre est en péril simplement parce que je fais une hypothèse du genre « et si Mandrake avait choisi Debian »…
Bref, je trouve personnellement que tu es bien péremptoire dans ton commentaire. Et je regrette sincèrement que tu entretiennes cette image que Debian essaierait de vivre en autarcie alors qu’elle est au contraire un élément fédérateur important dans la communauté globale du libre, et qu’elle essaie de s’améliorer sur tous ces aspects.
Denis says
C’est tout de même incroyable cette propension à vouloir affirmer le contraire de ce que l’on dit ! Si les mots ont un sens, si vos mots en ont un, alors je me permettrais de vous recommander de relire le billet que vous venez d’écrire. Peut-être la dimension péremptoire de vos propos vous aura-t-elle échappé ! ;+) La mienne aussi sans doute. Mais il faut dire que, là tout de même, c’était particulièrement énorme.
Les frères Lumière, un grand classique dans le monde de la blogosphère.
yoho says
Je trouve que se baser sur un système de paquet ou un autre ne change rien aux parts de marchés… Est-ce que le .deb est tellement supérieur au .rpm qu’il propose à toutes les distros basées dessus de fleurir et aux autres de sombrer ? Je crois qu’on cherche un mauvais responsable du succès ou de l’échec.
D’ailleurs, il suffit de regarder les paquetages de Mandriva pour voir que de nombreux patches provenant de debian sont inclus dedans : ce sont eux qui fait la qualité d’une distro, pas le système de gestion de paquetage.
Buxy says
Yoho, il est certain que le format à lui tout seul ne justifie pas l’échec ou le succès. Toutefois il faut reconnaître qu’en se basant sur Debian, Mandriva aurait eu apt-get dès le début et n’aurait pas eu besoin de développer yum par exemple.
En outre, il est a priori plus facile de réintégrer les améliorations dans Debian que dans Redhat et cela limite le travail de maintenance du produit dérivé (qui reste réellement un produit dérivé au lieu d’être plus proche d’un fork). (Maintenant qu’il y a fedora la situation aurait été différente, mais à l’époque il me semble que rien de tel n’existait)
Et puis il ne faut pas non plus trop minimiser les différences entre les systèmes de paquetages qui sont significatives malgré tout, notamment en terme de gestion de dépendances et d’expressivité de ces dernières.
Sinon on est entièrement d’accord sur les patchs qui circulent entre les différentes distributions et il faudrait même encourager et faciliter cela! D’ailleurs je crois savoir qu’il y a un projet dans ce sens et que Sam Hocevar (le leader Debian) a rencontré des représentants de Mandriva et Ubuntu-fr… mais rien n’est encore public à ce stade à ma connaissance (et j’espère ne pas faire une gaffe en mentionnant ce projet).
Qui disait que Debian restait recroquevillé sur son nombril ? 🙂
boklm says
Ben deja Mandriva n’utilise pas yum mais urpmi (tu es sur d’avoir deja utilis* cette distrib ?). Ensuite cela te paraitra peu etre incroyable, mais urpmi fonctionne tr*s bien malgr*s qu’il ne vienne pas de Debian. He oui, chaque distrib est libre de prendre ses outils ailleurs (et pas forcement chez Debian) ou les developer soit meme suivant ce qui semble le plus adapt*.
Apr*s, dire que Mandriva ferait mieux d’etre un produit d*riv* de Debian ou RedHat, c’est comme aller dire aux developeurs de Gnome qu’ils feraient mieux d’arreter leur projet de merde et d’aller plutot contribuer * KDE. Mais non, Debian n’est pas la solution parfaite, et il n’y a d’ailleurs pas qu’une seule facon de faire bien les choses, c’est pour ca que des gens travaillent sur d’autres distributions que Debian en *sperant faire mieux ou au moins different.
Pascal says
Un détail : yum a été fait par yellow dog et repris par RH il y a quelques années, Mandriva utilise urpmi (écrit en 2001 je crois).
En effet réintegrer des choses dans RH a longtemps été un problème et il y a longtemps existé énormément de patchs, mais ca s’est amélioré ces dernières années avec Fedora (il reste des trucs sur lesquels la divergence a été trop grande, par exemple mkinitrd).
Je ne pense pas que parler du projet sur les patchs soit une gaffe 🙂
Il n’y a pas de communication parce que ca ne sert à rien de parler d’un truc si on n’a rien fait. Il vaut mieux essayer d’avancer un peu et de voir si ca mène à quelque chose…
boklm says
Oops, desole pour les accents manquants
Buxy says
boklm, pas la peine d’être si agressif tu sais… pardon pour la confusion entre yum et urpmi.
Tu as tout à fait raison, ca fait très-très longtemps que je n’ai pas utilisé Mandriva et tu noteras que je n’ai fait aucun commentaire sur sa qualité actuelle. Je me suis contenté de discuter son succès commercial dans cet article.
Et je ne dis pas « Mandriva ferait mieux d’être »… je sais bien que le choix est fait depuis longtemps et que personne ne va le discuter à l’heure actuelle, mais je prétends que si historiquement un autre choix avait été fait, peut-être que le succès aurait été plus large.
Ensuite, bien entendu que toute distribution (dérivée ou pas!) cherche forcément à faire mieux que les autres au moins dans un usage particulier, le simple fait d’être dérivé ne veut pas dire que leur travail est à dénigrer.
Michael says
Je suis pas d’accord sur le fait qu’il est plus simple de réintégrer dans debian que dans rh ( ou plutot dans fedora ). Il suffit de voir les différences entre knoppix et debian, entre ubuntu et debian, entre toutes les dérivés de debian et debian.
De part la masse de personne bossant sur Debian ( developpeurs ou mainteneurs ou contributeurs ou responsable de paquet, j’ai perdu la nomination officiel depuis longtemps,je parle des gens qui s’occupe des paquets ), les gens ont des réactions variées.
Pour prendre un exemple concret, celui des patchs ubuntu, certains vont accepter les changements, certains vont aller les chercher, d’autres n’auront pas le temps, et certains vont carrément refuser les rapports de bugs ou les patchs ubuntu.
Et ceci pour divers raisons, aussi bien technique ( genre dpatch vs quilt vs un autre systéme ), que moins techniques. Si on prends le fameux post de joey hess ( http://kitenet.net/~joey/blog/entry/a_bad_taste_in_the_mouth_detailed_ubuntu_patch_review/ ), on peut voir que la facilité de remonter ne suffit pas.
Je voit pas en quoi c’est plus facile de remonter chez debian. Il y a un bugtracker comme partout ailleurs, ou on peut mettre des fichiers. Il y a des gens, chacun ayant un objectif différent. C’est pas parce qu’une personne est payé ou non par rh qu’elle va accepter ou non les modifs si ça ne lui convient pas, et c’est pas parce que debian est une entité non commerciale que les gens n’ont pas leur propre idée de ce qu’il faut faire.
yoho says
@Buxy : visiblement, tu as l’impression que debian devrait être la base de tout (« Pas besoin d’inventer “cooker”, Debian sid était déjà là », « en se basant sur Debian, Mandriva aurait eu apt-get dès le début et n’aurait pas eu besoin de développer yum »). Mais ce sont justement les spécificités de ces distros que les utilisateurs aiment : priver un utilisateur Mandriva de urpmi et il cherchera une autre distro. Que dirais-tu si justement on te privait des .deb pour passer aux .rpm ?
Je ne crois pas qu’il faut rechercher une raison technique d’un échec ou d’un succès : il n’y en a pas, c’est uniquement des raisons commericiales ou marketing. La plupart des gens que je connaisse sous Ubuntu l’ont juste installée parcequ’ils n’ont entendu parlé que de celle-ci, sans réellement choisir (réflexe windowsien ?).
D’autre part, Ubuntu est en train de réinventer la roue dans pas mal de domaines et pourtant, c’est ce que tu sembles déplorer, donc je trouve que ton raisonnement n’est pas très logique.
Buxy says
Michael, comme je l’ai dit, c’est clair que Fedora change la donne sur la simplicité de réintégrer. Ce que je voulais dire c’est qu’en se basant sur un projet volontaire, ceux qui font la distrib dérivée peuvent faire le choix de participer aux processus de la distribution mère… à mon sens, le fait de pouvoir participer de l’intérieur se traduit par une plus grande facilité à pouvoir réintégrer.
Ensuite dans le cas de Debian, c’est clair que tu ne peux pas tout faire non plus et que même les volontaires ont une opinion tranchée sur ce qui convient et ce qui ne convient pas. L’article de Joey que tu mentionnes mets en avant justement l’absence de concertation sur les changements effectués qui sont bons à réintégrer… et bien que la situation se soit améliorée depuis, c’est la politique de Canonical qui est à mettre en cause: ils se contentaient de mettre des gros diffs automatiques en ligne sans explication, sans historique des changements et d’un autre côté se présentaient comme des bons citoyens vis-à-vis de Debian.
Maintenant cela va un peu mieux, et en plus des volontaires bénévoles de Ubuntu comblent parfois les manques en terme de remontée des changements.
Karl says
Le déclin de MandrivaSoft sont dû à des mauvais choix pas à la base de la distribution. Mettre par défaut un bureau KDE avec des outils de configuration en GTK+, n’avoir pas respecté le principe « 1 tâche = 1 outils », d’avoir donné le sentiment (réel ou ressenti) de vouloir verrouiller la communauté, une politique d’achat/fusion/partenariat absurde (sauf dans le cas de Conectiva), une politique dans l’ensemble erratique et incohérente. Et paradoxalement, le club ! Le club qui a sauvé MandrivaSoft a été un acteur de sa chute. MandrivaSoft n’a pas compris qu’en dehors d’un noyau d’utilisateurs, le logiciel libr
YUM = Yellow dog Update Modified, mais ce n’est pas RedHat qui en est à l’origine, mais Seth Vidal un membre de la communauté. RHEL intègre même yum.
Si RedHat ou Fedora n’ont pas intégré urpmi, c’est que l’outil ne leur convenait pas. Tout les outils de la distribution sont en Python, urpmi en perl. Yum est utilisé intensivement dans Fedora, il est même intégré dans l’installeur Anaconda.
yoho says
Encore une fois, je pense que les choix techniques ne sont pas à remettre en cause : c’est ce qui plaît aux utilisateurs actuels. Par contre, le club : je suis plus ou moins d’accord, même si, à court terme, c’était une assez bonne solution puisque ça a permis de redresser la barre, il aurait fallu l’ouvrir (ce qui est fait en ce moment) mais plus tôt. Vérouiller la communauté : je ne sais pas exactement si tu fais référence à l’impossibilité de « toucher à tout » pour les contributeurs, mais en tout cas, ces interdictions sont en train d’être levée progressivement. Achat/fusion : Pourquoi connectiva c’est ok et pas les autre ? Tu aurais pu le prédire avant l’achat/fusion ?
Il manque un pan de ton texte visiblement.
Que tu le veuilles ou non, perl est maîtrisé par un plus grand nombre de personnes que python. De toute façon, encore une fois, c’est une solution technique dont l’utilisateur final n’a rien à faire et cela ne saurait expliquer la chute d’une distribution.
yoho2 says
Encore une fois, je pense que les choix techniques ne sont pas à remettre en cause : c’est ce qui plaît aux utilisateurs actuels. Par contre, le club : je suis plus ou moins d’accord, même si, à court terme, c’était une assez bonne solution puisque ça a permis de redresser la barre, il aurait fallu l’ouvrir (ce qui est fait en ce moment) mais plus tôt. Vérouiller la communauté : je ne sais pas exactement si tu fais référence à l’impossibilité de « toucher à tout » pour les contributeurs, mais en tout cas, ces interdictions sont en train d’être levée progressivement. Achat/fusion : Pourquoi connectiva c’est ok et pas les autre ? Tu aurais pu le prédire avant l’achat/fusion ?
Il manque un pan de ton texte visiblement.
Que tu le veuilles ou non, perl est maîtrisé par un plus grand nombre de personnes que python. De toute façon, encore une fois, c’est une solution technique dont l’utilisateur final n’a rien à faire et cela ne saurait expliquer la chute d’une distribution.
yoho2 says
Tiens, une question : Debian intègre-t-il des patches des autres distros (à part ubuntu) ? Pas sûr…
Karl says
@yoho2: je dis juste que les choix technique de la distribution n’ont pas forcément plu à la majorité des utilisateurs. Beaucoup d’utilisateurs veulent un environnement bien intégré, et c’est un des piliers du succès d’Ubuntu: fournir un desktop GNOME bien léché.
MandrivaSoft n’ayant pas financièrement les reins solides, se lancer dans une politique d’achat/fusion aussi ambitieuse était une erreur. Une erreur similaire à celle qui les a mené si prêt du dépôt de bilan. J’exclus Conectiva du lot, car ils ont récupéré une équipe technique extrêmement solide derrière.
Quant au verrouillage de la communauté, c’est en partie à ce problème auquel je me referrais mais pas seulement. Le texte qui a été mangé disait grosso modo que la majorité des nouveaux linuxiens faisait passait la gratuité avant le libre. Le club leur donne une impression d’une Mandriva fermée, même si ce n’est pas forcément le cas.
Mon opinion est que MandrivaSoft a fait pas mal d’erreurs par le passé au niveau de sa gestion et de ses choix techniques. Même si la situation s’est assainie entre-temps, l’arrivée d’Ubuntu ne leur facilite pas la tâche en occupant tout l’espace médiatique.
Quant à Perl vs Python, j’ai dû mal m’exprimer car je voulais juste expliquer pourquoi Fedora a préféré yum à urpmi (le wiki du fp.o explique déjà le cas apt4rpm). RH/Fedora utilisant principalement Python pour ses outils, et que l’intégrer à Fedora était difficile notamment pour l’interfacer avec l’installateur en python. Y avait pas de troll caché. :o)
Buxy says
Bien sûr! Mais il n’y a rien d’officiellement organisé… chaque mainteneur a la liberté d’intégrer les changements qui lui semblent utiles et nécessaires et s’il prend le temps de regarder ce qui se fait ailleurs, alors cela arrive. Les patchs viennent plus souvent du bugtracker amont que directement des autres distributions (mais cela peut être d’autres distributions qui ont envoyé les patchs en question dans ces bugtrackers).
Sur ma machine il y a 147 paquets qui mentionnent RedHat dans le changelog Debian et 36 qui mentionnent Mandrake/Mandriva.
(Pour référence, le chiffre pour Ubuntu est de 660)
astro says
1) sur mandriva vous passez plus de temps à faire « de beaux paquets » plutot que des paquets fonctionnels.
2) sur mandriva la doc n’ est addressée à personne parcequ’ elle est addressée à tout le monde.
3) sur mandriva vous il n’ y a pas de phase de toilettage avant sortie, le freeze est unique.
VIVE MANDRIVA 🙂
1=il est difficile de faire des paquets pour mandriva : ça chipotte ça pignole sur tel postrun et/ou telle manière de procéder. Au final mandriva doit être la distribution où il est le plus dur de faire accepter ses paquets dans Contrib.
(même si Debian semble plus stricte aujourdhui, depuis 1 an (?) et Fedora aussi, Mandriva semble avoir le ponpon de la difficulté de devenir « Contrib ». Surtout qu’ au final c’ est pas mieux : on retrouve des dépendances inutiles ou d’ autres absentes, des menus pas respectés, etc)
2=Prenez le nouveau wiki : qq un est il vraiment obliger de chercher pendant plus de 2 heures pleines avant de trouver moins de 50% de l’ information recherchée pour construire un paquet en respectant les ‘normes’ mdv ? L’ ensemble de la doc mandriva semble toujours comme cela : à cheval permanent entre l’ utilisateur final et la possibilité de mettre le pied à l’ étrier de Contrib.
Ca donne pas envie de se mettre au packaging et ça donne pas envie à ceux le faisant déjà de le faire pour mdv.
3=retrouver des mini-bugs pas esthétiques dans une mandriva c’ est la grande classique. « zut on a oublié de patché arK pour qu’ il ne gueule pas de faux positifs. zut on a oublié ce bon vieux ov511. zut apparmor sert pas à grand chose là » C’ est pas grave certes, les utilisateurs habitués passent outre. Mais ça donne pas envie au n00b qui tombe sur ce genre de petits bugs » et ça ne donne pas envie non plus aux autres de participer.
C’ est dommage parceque Mandriva est vraiment une très bonne distribution. Même remarquable pour la Spring.