Dans le bogue #313317, Jean-Christophe Dubacq a fourni un patch afin qu’une session SSH préserve correctement la variable d’environnement LANG.
Malheureusement le paquet OpenSSH a accumulé les bogues au fil du temps, et les mainteneurs n’ont visiblement pas le temps de rattraper le retard accumulé. Au lieu d’attendre indéfiniment que le mainteneur Debian traite ce bogue précis, Jean-Christophe est allé sur le site web de OpenSSH afin de trouver où l’on peut signaler les bogues.
Après avoir lu les instructions, il s’est rendu sur leur Bugzilla et s’est créé un compte. Ensuite il a pu soumettre un nouveau bogue (après avoir vérifié que ce bogue n’est pas déjà répertorié). Accompagné du patch, il est probable que le bogue soit traité plus rapidement… du côté Debian, il a pensé à marquer le bogue comme « forwarded » en pointant vers l’adresse du bogue amont.
D’une manière générale, avant de soumettre un bogue en amont, il faudrait s’assurer que le bogue ne soit pas spécifique à Debian. En regardant le paquet source Debian (apt-get source openssh
), il est souvent possible de voir si le paquet diverge beaucoup ou pas en inspectant le fichier .diff.gz
(avec zless par exemple). Un paquet qui ne diverge pas n’aura pas de changements dans les fichiers sources, il rajoutera juste des fichiers dans le sous-répertoire debian. L’exception qui confirme la règle est l’ajout de fichiers dans debian/patches/
. Ces derniers sont des modifications qui seront appliquées dynamiquement à la compilation. Si le paquet diverge sensiblement, et que vous n’êtes pas capable de dire si ces changements ont une influence ou non sur le bogue qui vous intéresse, dans ce cas il vaut peut-être mieux s’abstenir de soumettre le bogue en amont. Si vous le faites malgré tout, signalez impérativement l’incertitude sur l’origine du bogue.
Alternativement à tout cela, il est possible de relancer le mainteneur Debian. Dans le cas de OpenSSH les mises à jour sont fréquentes, le mainteneur est donc disponible, un simple mail poli et courtois peut suffir à débloquer la situation. Demandez-lui des nouvelles du bogue, informez le que vous êtes prêt à faire suivre le bogue en amont s’il pouvait vous confirmer que le bogue n’est pas spécifique à Debian.
C’est un bon moyen pour commencer une carrière de trieur de bogues. 🙂
Cet article fait partie d’une série expliquant – par des exemples – comment contribuer à Debian.
Jean-Christophe Dubacq says
À propos de ce bug particulier, j’ai regardé le niveau de patch : quelques secteurs spécifiques (gssapi en particulier, mais aussi l’ajout d’un SYSLOGLEVEL_SILENT) sont lourdement patchés, le reste est plus léger (traduction). Le problème, c’est qu’openssh est un peu lourd à faire évoluer. Je vais tenter le rappel amical, mais vu que ssh est un élément très sensible au point de vue sécurité, je comprends que les mainteneurs Debian soient méfiants.
Sinon, pour trier les bogues, il peut être utile de commencer par surveiller ses bogues à soi. Il m’a fallu un peu d’efforts pour retrouver et mettre à une même adresse mail tous les bugs soumis par moi (enfin, je crois: mon plus ancien fêterait ses cinq ans, même si j’utilise Debian depuis bientôt 9 ans).